Le développement durable

21 octobre 2022

Le développement durable est déjà bien ancré dans l’ensemble des démarches de RHONE SAONE HABITAT. Nous avons depuis longtemps une ligne de conduite qui consiste à choisir les solutions les plus sobres à chaque phase d’un projet. Limiter les quantités de matériaux, privilégier les options les plus écoresponsables, favoriser le réemploi, développer les solutions avantageant les économies d’énergie, limiter les systèmes complexes, contrôler les charges… Cette approche conditionne tous nos choix. Nous voulons à la fois réduire le plus possible notre empreinte écologique tout en veillant à ce qu’il n’y ait pas d’impact sur les charges de nos habitants à court et long termes. Cela demande une mobilisation de tous les instants, une vraie culture de la coopération, de la réflexion et, parfois, des prises de risques… maîtrisées. Notre maître-mot : la frugalité !

Feel Wood : Saint-Didier-au-Mont-d’Or

Architecte : Adminima

BOBI RÉEMPLOI :

DIAGNOSTIC D’UN PROJET

Témoignage de Sophie Lambert

Fondatrice de Bobi Réemploi

Bobi Réemploi est un bureau d’études spécialisé dans le réemploi des matériaux du second oeuvre. Nous intervenons auprès des maîtrise d’oeuvre et d’ouvrage, du diagnostic déchets avant démolition à la recherche de débouchés. J’ai créé l’entreprise en 2019 et nous sommes aujourd’hui 4 salariés. RHONE SAONE HABITAT nous a sollicités pour faire un diagnostic réemploi de 2 bâtiments situés à Saint-Didier-au- Mont-d’Or, la future résidence FeelWood. Nous avons identifié 30 tonnes de matériaux susceptibles d’être réemployés. Au final, 16 tonnes ont été réutilisées in situ et 3 tonnes ont été réemployées ex situ : radiateurs fontes, fenêtres PVC, tableaux électriques, portes bois massif, boites aux lettres. On le sait, le BTP est le plus gros producteur de déchets. Heureusement, aujourd’hui, beaucoup de matières inertes trouvent une destination. C’est beaucoup plus compliqué pour le second oeuvre. On est à seulement 35 % de valorisation en comptant le réemploi et le recyclage. Il y a donc de grandes marges de progression, le plus important étant de réussir à convaincre les acteurs. Or, nous sommes encore aujourd’hui confrontés à 3 principaux freins : culturel, assurantiel et structurel. Peu à peu, ces freins commencent à être levés. Il est vrai que les enjeux écologiques sont forts. Par exemple, 1 m2 de faux plafond réutilisé, c’est 2 kg de CO2 économisé. Le réemploi est une réponse plus que crédible à la nécessité de réduire notre empreinte carbone.

UNE MINE POUR LE RÉEMPLOI

Témoignage de Marine Supiot

Chargée de projet réemploi

MINEKA est une association créée en 2016 par des architectes qui rencontraient de fortes difficultés pour réintégrer dans leurs projets des matériaux destinés à être jetés. Il s’agit donc d’une association qui a vocation à préserver les ressources par le réemploi et à favoriser l’économie sociale et solidaire. Elle est organisée en 2 pôles. Le pôle Stock Il s’agit d’une plateforme de distribution. Les matériaux non utilisés ou récupérés lors de déconstruction sont collectés auprès de professionnels du BTP (menuisier, façadiste, fabricant, etc.) et sur les chantiers. Ensuite, ils sont vendus aux entreprises ou aux particuliers directement sur le site implanté à Villeurbanne. Toutes les activités du gros oeuvre, second oeuvre et finitions sont concernées. L’association collecte également les acteurs de la culture et de l’évènementiel. Le catalogue est également accessible sur le site internet de Mineka. Le pôle conseil En parallèle, Mineka accompagne les Maîtrises d’ouvrage et les maîtrises d’oeuvre qui souhaitent développer cette économie circulaire. Elle intervient alors en tant que bureau d’études réemploi à deux niveaux : la déconstruction, pour déposer correctement les matériaux, les récupérer et les redistribuer sur tout le territoire, et la construction, pour les intégrer autant que possible dans de nouveaux projets. L’Autre Soie Sur l’Autre Soie, Minéka fait partie de l’équipe qualité environnementale et réemploi. L’équipe a été missionnée pour réaliser en amont les diagnostics ressources et diagnostic territorial permettant d’identifier les matériaux à fort potentiel de réemploi disponibles à intégrer dans le cahier des charges. C’est le cas, par exemple, de revêtement de sol ou de radiateurs qui seront réutilisés dans les nouveaux bâtiments. Elle a également été chargée d’assurer le suivi de la déconstruction sélective et des flux de diffusion des matériaux entre les différents lots.

ARCHITECTURE ÉCO-INNOVANTE

Lot B Autre Soie

Villeurbanne – Rue Alfred de Musset

Au coeur de l’Autre Soie, RHONE SAONE HABITAT réalise le lot B en partenariat avec Est Métropole Habitat. Il s’agit d’un projet exemplaire qui réunit plusieurs typologies d’habitat : du locatif social, géré par Est Métropole Habitat, du logement d’abord, destiné à Est Métropole Habitat et géré par l’association Alynea, de l’habitat participatif piloté par la Foncière Habitat et Partage. Au total près de 60 logements vont ainsi voir le jour. Dans tous ces projets, des objectifs de haute qualité environnementale ont été définis. Ainsi, dans leur fonctionnement au quotidien, les bâtiments auront un impact limité sur l’environnement. Mais au-delà, des choix forts ont été faits pour que les méthodes de construction elles-mêmes soient exemplaires. Par exemple, le réemploi est complétement intégré dans les process préconisés par les architectes. La frugalité s’applique donc partout pour construire une ville innovante qui soit inclusive, respectueuse et porteuse d’avenir.

Une architecture frugale

Témoignage de Solveig Debrock

Architecte Insolites architecture

La frugalité consiste à concevoir nos projets architecturaux en préservant au mieux les ressources. Cette approche s’applique à tous les niveaux.

  • Quand il existe déjà des bâtiments, comme dans le cadre du lot B de l’Autre Soie, se pose d’abord la question du réemploi. Nous avons souhaité identifier ce que nous pouvions réutiliser plutôt que démolir et reconstruire. Cette démarche est particulièrement bien adaptée à l’habitat participatif puisque tous les acteurs coopèrent en partageant les mêmes valeurs. Nous avons même réussi à pousser le curseur assez loin sur des matériaux anciens mais pérennes tels que des parquets et des fenêtres.
  • L’évolution des usages fait également partie de nos réflexions. Notre objectif est de concevoir les nouveaux bâtiments en gardant la possibilité de les faire évoluer dans le temps. Ici, nous avons une dalle et des poteaux béton qui offre une très grande variété de solutions. À partir de cette structure, il nous a suffi de prévoir une façade et un cloisonnement légers facilement adaptables à de nombreux besoins. Par exemple, en réponse à la demande des familles, nous avons pu intégrer deux T6 à l’ensemble des logements.
  • Plus généralement, nous essayons d’opter pour des solutions simples. Par exemple, nous privilégions les appartements traversants afin d’éviter des systèmes de ventilation complexes et, au final, plus fragiles. Dans ce projet, nous avons été en permanence challengés par les futurs habitants et leur coopérative. Cela nous a poussés à aller plus loin dans nos réflexions. Nous avons recherché des solutions permettant d’allier durablement usages, valeurs et écoresponsabilité.