21 octobre 2022
Les résidents ont emménagé au sein des maisons de l’espérance en avril 2021. Ce sont des personnes dont la vie a basculé dans le handicap suite à un accident de la vie ou qui ont des lésions cérébrales acquises à la naissance. Elles vivent ici avec leurs accompagnants. Les premiers mois, la vie a pris racine grâce, par exemple, à des réunions hebdomadaires regroupant tous les occupants. Ces temps d’échange ont permis de créer une dynamique et de solidifier les relations. A partir de là, l’ouverture au quartier a pu commencer. Il y a eu les premiers liens avec les commerces comme la boulangerie, l’épicerie et le restaurant « Le taille crayon » qui nous a accueillis depuis plusieurs réunions. Nous avons encouragé les résidents à s’ouvrir au voisinage car la vie partagée s’enrichit des liens avec l’extérieur. Certains participent à nos activités de jour qui se déroulent à Cusset dans notre nouveau local : des café-philo et divers ateliers. Et nous avons à coeur de faire rayonner cette vie partagée autour de nous ; c’est ainsi que les journées portes ouvertes, qui ont attiré plus de 80 personnes, et la fête des voisins ont connu de vrais succès et donné lieu à de jolies rencontres. Avec l’école aussi des relations fortes ont été nouées : certains résidents ont même partagé des activités avec les élèves. Et les idées pour l’avenir foisonnent. Notre objectif commun est de faire partie intégrante du quartier Flachet et d’y créer un maximum de liens. Témoignage de Laetitia Jousse, Directrice association Simon de Cyrène Lyon Métropole
Maison de l’Espérance : Villeurbanne
231 rue Francis de Pressensé
Villeurbanne – Rue Francis de Pressensé
La vision de l’architecte
Mathias Portheret – MIMESIS Architecture
Toute la difficulté du projet résidait dans la possibilité de réaliser un seul bâtiment répondant à des problématiques différentes dans leur nature, leurs utilisateurs, leurs fonctionnements…, tout en répondant aux besoins des uns et des autres sans faire de concessions. La qualité des échanges avec l’ensemble des interlocuteurs et futurs utilisateurs a permis de très vite dissiper les interrogations et les « craintes » liées à cette cohabitation de forme nouvelle. Par le biais de propositions d’organisations à la fois fonctionnelles et constructives, le projet a très rapidement pris sens dans l’esprit de chacun. La mise en forme des espaces en plan masse et en volume a été primordiale dans la conception du projet pour que chacun s’approprie les surfaces, la gestion des flux, de l’accessibilité et de la fonctionnalité. Ainsi l’utilisation de la toiture terrasse, par exemple, a permis d’aménager une zone de production d’énergie électrique mais également des espaces librement accessibles pour les résidents des maisons partagées, prenant la forme de terrasses et de jardin partagé où tous les occupants peuvent se retrouver.
Témoignage de David, assistant de vie externe
L’inauguration des maisons a été pour moi un temps fort. Un temps fort de rencontres. Cette inauguration avait pour cadre le salon d’une des maisons partagées. Un espace chaleureux. J’ai vécu ce temps comme une fête de famille où les maîtres mots étaient la simplicité et l’authenticité. Lors de l’accueil les invités arrivaient avec leur masque et leur passe sanitaire. Au cours de la soirée, j’ai vu nos hôtes laisser tomber leurs « masques de bienséance » pour révéler un visage rayonnant d’humanité. Un moment fort de sens. Nous avons vécu une rencontre entre deux mondes. Les officiels en costume, les membres de Simon de Cyrène en teeshirt rouge. Les uns discourant, les autres chantant. Plusieurs de nos invités ont utilisé une formulation qui était pour moi toute nouvelle pour parler de nos résidents : « les personnes vivant le handicap. » Derrière les encouragements unanimes des invités, il m’a semblé entendre résonner un appel qui se résumerait en ces mots : « Qu’avez-vous à dire à notre société ? Un événement fort d’espérance. Oui, nous sommes les maisons de l’Espérance. Et si l’Espérance se cultive d’abord au sein des maisons, ce sont nos proches, nos voisins, nos élus qui sont venus ce 7 octobre 2021 pour la goûter. Oui, nous sommes attendus car tous sentent bien qu’ici il y a une vie qui se transmet et qui grandit. Oui, nous voulons communiquer ce trésor de la vie partagée en proclamant : Ici nous vivons !
Lyon 7 – 73 rue Montesquieu
3 acteurs principaux dans ce projet innovant :
La Gargousse est une coopérative avec un projet d’habitat par et pour ses habitants.
Un immeuble ancien de 5 étages dans le quartier de la Guillotière, comprenant 4 appartements de 70 m² et 2 appartements d’environ 30 m², neufs et réaménagés. Un local au rez-de-chaussée permet d’accueillir du public pour des actions solidaires. Les autres espaces sont partagés par les habitants : une chambre, une buanderie, une cour et des caves.
RHONE SAONE HABITAT accompagne la coopérative d’habitants, maître d’ouvrage de l’opération, tout au long du projet. Elle est liée à notre organisme via un contrat de promotion immobilière.
Le mardi 6 juillet 2021, l’inauguration de la résidence a eu lieu en présence de Renaud Payre, Vice-Président de la Métropole de Lyon délégué à l’Habitat, au Logement social et à la Politique de la ville, Boris Michon Debard, 3e adjoint du 7e arrondissement urbanisme et aménagement, Benoît Tracol, Directeur Général de RHONE SAONE HABITAT et Arnaud Cécillon, Directeur Adjoint de RHONE SAONE HABITAT.
Témoignage de Damien, un des habitants coopérateurs de la résidence Le Moulin
Au départ, nous sommes un groupe d’amis ayant l’ambition de créer une coopérative d’habitants. Nous avons saisi une opportunité en reprenant un projet existant : la réhabilitation d’une résidence située dans le 7e arrondissement. Bien entendu, nous avons eu besoin de nous le réapproprier. Pour commencer, nous avons modifié les plans avec l’aide d’un architecte. Notre préalable : créer un lieu d’échanges et d’ouverture. Ensuite, nous avons participé à la consultation des entreprises et les travaux ont commencé. Il a fallu tout recréer et faire face à quelques imprévus que nous avons pu surmonter grâce à l’aide de RHONE SAONE HABITAT. Nous avons emménagé en mars/avril 2021. Depuis, tout se passe très bien. Comme prévu, nous bénéficions de nombreux espaces d’échanges. Au rez de chaussé, par exemple, nous avons une salle commune pour les réunions de notre coopérative ou pour des moments festifs. Nous souhaitons aussi ouvrir cet espace sur le quartier et en faire un lieu d’accueil associatif. Des inter-paliers avec des buanderies et, au dernier étage, une surface qui devrait devenir une chambre d’amis, ont été aménagés. Ce projet correspond à une aspiration profonde de chacun d’entre nous. Au final, nous ne sommes pas déçus. C’est très gratifiant de trouver des accords sur la destination des différents espaces de l’immeuble. Cela crée un vrai lien de vie et nous donne beaucoup d’ambition pour notre projet d’ouverture sur le quartier. Et tout cela avec des logements à des prix accessibles grâce au modèle d’habitat coopératif.